A propos du cadre et du conditionnement

Publié le par odessa

Dans ma recherche d'emploi et ma réflexion actuelle sur mon avenir professionnel, je suis en contact avec une association locale censée m'aider à définir mon projet professionnel.
Mais pour moi, çà, c'est juste pas possible.
Déjà, rien que l'expression projet professionnel m'énerve. Comment peut-on parler de projet professionnel sachant que ce n'est qu'une pure illusion, que finalement, tout n'est qu'une question d'opportunité et d'être au bon endroit au bon moment? Quant au plan de carrière, là çà me dépasse carrément. Comment peut-on planifier, s'enfermer dans un cadre en se fermant toutes les autres possibilités existantes et tout çà en se projetant sur du long terme?
Je ne dis pas qu'il ne faille pas définir a minima, le secteur ou le type d'activité qu'on aime, c'est important de le faire mais de là à dire "moi je veux faire tel métier précis dans tel secteur bien défini", çà je peux pas.
J'ai un problème avec le cadre. Quand on cherche à me faire rentrer dedans, je ne cherche qu'à fuir. Pourtant, çà peut être rassurant d'avoir un cadre, çà évite de se poser trop de questions. Cà m'arrangerait parfois d'arriver à y rentrer. Cà doit être plus reposant.
Mais en même temps, je ne peux pas supporter d'être un mouton auquel on dicte ce qu'il doit faire et comment il doit le faire pour réussir.
Réussir, tiens, voilà encore un mot qui me hérisse. Réussir quoi en fait?
Bref, le cadre, moi je n'arrive pas à m'y soumettre, c'est contre-nature. On veut me faire définir un ou 2 projets professionnels maxi pour "ne pas s'éparpiller" alors que j'ai des 10aines d'idées que j'explore en parallèle jusqu'à peut-être enfin trouver la bonne.
On m'explique comment écrire une lettre, un CV, comment gérer mon temps, comment me comporter en entretien. On m'explique comment faire la différence avec les autres candidats alors qu'en fait, tous les candidats reçoivent le même mode d'emploi du "comment être le candidat qui va faire la différence"! Tu parles d'une différence! Ne marcherait-on pas un peu sur la tête parfois?
Alors dans ces cas-là, je me force, je prends sur moi. Cà me demande un effort énorme d'aller à ces ateliers de groupe censés dynamiser ma recherche d'emploi. Encore plus de participer à des jeux de rôle, le pompon.
Je m'ennuie. Je fais bonne figure. Je perçois rapidement les failles des autres, y compris des animateurs alors je me contiens, je fais comme si tout çà allait m'apporter de précieux conseils. Vaste mascarade.
Et je ressors vidée, avec ma confiance en moi déjà pas très haute qui chute d'un cran quand je me rappelle que je ne fonctionne pas comme la norme et que c'est sans doute à moi de m'adapter, tiraillée entre mon désir d'être moi-même et mon conditionnement depuis des années à essayer de me fondre dans la masse.
Bref, c'était ma réflexion du jour et çà me soulage de l'avoir exposée.
Un jour, je trouverai sûrement l'énergie et la force de n'être plus que moi-même et de me débarrasser, ou en tout cas de contourner le modèle standard pré-conçu qui entrave ma liberté.

Publié dans Métaphysique

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S
oui, oui, je suis sûre de ne pas être EIP ;)<br /> Plusieurs personnes l'ont cru à cause de mes bizarreries, mais j'ai toujours su que je ne l'étais pas (je n'ai pas le cerveau en constante ébullition, etc.). Par contre, je sais que je me sens plus proche de vous sur pas mal de points (sens aigü de la justice, indépendance d'esprit, etc.).<br /> <br /> Concernant mon passage de salariée à indépendante, ça n'avait rien de bien difficile dans mon cas, parce que j'exerce une profession qui compte beaucoup plus de free-lance que d'employés (les places de salariés sont d'ailleurs chères): je suis traductrice, et travailler à son propre compte dans ce domaine est à la portée de quasiment tout le monde; l'investissement initial est vraiment très faible et je n'ai pas besoin de matériel bien coûteux. Ce n'est donc pas très représentatif de l'activité indépendante en général. Enfin, si tu as des questions précises, n'hésite pas.
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S
Je t'ai découverte via le blog de Another Grey Day in the Big Blue World (pfiu, j'ai réussi à l'écrire d'une traite sans me tromper :).<br /> Je ne suis pas EIP mais je vous ressemble sur certains points et je me sens finalement assez proche des idées que vous exprimez l'une et l'autre. Et ce billet me parle à 100%!! Quand je travaillais comme salariée, c'était une horreur, pcq je ne pouvais pas m'empêcher de demander le pourquoi d'une règle qui me semblait absurde, pas pour me "la péter" mais réellement pour avoir une explication... ça a été la cata... D'ailleurs, une personne qui m'avait fait un feed-back et avait compris comment je fonctionnais m'avait dit à la fin d'une remarque: "on ne sait pas exactement pourquoi c'est comme ça, mais c'est comme ça!" :)<br /> Enfin, bref, je travaille à mon propre compte et finalement c'est mieux pour tout le monde (soyons francs: mon attitude était "casse-bonbons" :) depuis je ne dis plus rien; je dis "oui-oui" et puis je fais ce que je veux au final)
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O
<br /> Tout d'abord merci de t'intéresser à mon blog, çà fait chaud au coeur.<br /> <br /> Comme tu l'évoques si bien, les EIP n'ont sûrement pas l'exclusivité de l'inadaptation au milieu professionnel et à l'autorité!<br /> <br /> Est-ce possible d'en savoir un peu plus sur la façon dont tu as réussi à sortir du salariat qui te pesait? Cà m'intéresse d'avoir des témoignages à ce sujet, si tu es d'accord.<br /> <br /> Et au fait, es-tu bien certaine de ne pas être une EIP?<br /> <br /> <br />